Les objectifs :

-1.Prendre conscience de l'importance du corps-instrument, donc l'importance de retrouver une respiration plus libre, explorer des pistes et exercices pour libérer la voix. Développer la capacité respiratoire, une conscience corporelle.

-2. Découvrir le sens du texte et se l'approprier.

-3. Créer un territoire sécurisant propice à vivre son intensité (corporelle, émotive, sensuelle) afin de créer de nouvelles empreintes et expériences réelles et signifiantes dans le corps. Éprouver la tension juste du corps.

-4. Privilégier la curiosité créatrice, découvrir sa propre sensibilité, abandonner l'imitation pour aller vers une démarche plus authentique et un chant plus vrai et plus libre.

-5. Toutes ces pistes qui ont pour but de retrouver une présence plus grande et un chant libre

Il y a trois choses que j’ai retenus de mon expérience de chanteuse et de professeur d’interprétation c’est : 

Notre corps est notre instrument, le souffle nourrit la vitalité du corps,

La présence est l’invitation au merveilleux et à la rencontre avec soi et avec les autres.

Il y a un quatrième point important, c’est le grand plaisir de chanter

Cours de chant et d’interprétation

Les cours sont offert à Verdun H4G 1Y6 (Métro De l'église)

Pour plus d’informations : Informations@marieclaireseguin.com

 

Allégories.

  • Ce que j’ai remarqué dans les premières rencontres avec les étudiants, c’est comment pour prendre une image, il se tiennent crisper en tenant la barque à deux mains qui deviennent blanches par l’effort qu’ils déploient. Ils oublient, ou plutôt l’organisme n’a pas eu l’expérience que la barque dans laquelle ils voyagent et bien… Elle flotte.  Une mélodie c’est comme une barque sur l’eau.  C’est une expérience à la fois d’abandon et tension juste dans le corps.  Il ne peut y avoir d’expérience de tension juste si l’organisme n’a pas l’expérience de l’abandon dans le corps. Donc on est là debout et on peut voir un corps qui peut arriver à se déposer, à se laisser flotter et à vivre cette expérience unique du corps, oui, la terre nous porte, oui dans cette expérience de la confiance primaire et primordiale à la vie.  Hé bien j’ai vu beaucoup de gens, d’organismes et de corps qui n’avaient pas eu cette expérience de confiance primaire…

    Ensuite on peut oser prendre les rames et diriger notre barque en tenant compte du courant et du cours d’eau que l’on navigue..

    Un beau voyage possible et oui comme disait mon père : Ça flotte ?

  • Ah! la volonté…

    Notre besoin de contrôle mobilise souvent la volonté. Ah! la volonté... C'est une alliée formidable quand elle reste à sa place, quand elle soutient l'élan, quand elle renouvelle le courage, quand elle permet d'affronter et de vaincre nos résistances à l'effort, au difficile, à l'ennui du geste répété, quand elle est au service de nos décisions intimes pour soutenir le vivant en chacun de nous!

    Nos actions partent d'un désir, d'un besoin, de notre ventre. C’est l’élan qui nous invite à plonger, à découvrir des pistes nouvelles pour être et nous dire. C'est la vie en nous. 

    Mais lorsque la volonté se prend pour l’élan en nous, elle freine le chemin de l'élan et de l'expression libre. Ça s'entend dans la voix. On entre alors dans le royaume des tics, des imitations, des voix qui poussent, des voix écrasées, des voix qui perdent leur authenticité, leur unicité.

    Quand la volonté s’en mêle, non plus pour soutenir l’élan mais pour produire ce qu'elle croit devoir produire, ça s'entend. Désormais, on fait, on prouve, on décide, on contrôle. Les tensions physiques s'installent et on n’a plus accès à la légèreté qui permet au corps de vibrer et à la voix de manifester sa richesse. 

    Car c'est tout le corps qui vibre quand on chante. Et lorsque le corps de l'interprète est libéré, l'auditeur aussi respire mieux. Il syntonise la même fréquence. L’élan, c’est un feu, c’est notre force vitale en action, il faut le soutenir, le renouveler et surtout ne pas l’emprisonner.

    La volonté doit être au service de cet élan de vie qui devient notre alliée. Encore faut-il être à l’écoute et prêt à vivre l'inconfort des changements nécessaires pour soutenir le vivant en nous. C'est le prix à payer pour se sentir en vie, connecté à soi, aux autres et au monde.

  • Il y a dans le processus toujours une sensibilité qui commence à se faire sentir et souvent les élèves traduisent les sensations par avoir mal.  J’ai souvenir d’enfance où l’hiver pouvait nous apporter des engelures et c’est précisément lorsque l’on dégèle que l’on se met à sentir…

    Dénouer un corps, défaire des nœuds se mettre à respirer peut libérer ce qui était contracté.  Un muscle contracté donne moins de sensations…et de retrouver une détente de l’organisme peut passer par des phases où son sent son inconfort….mais c’est plein de vie tout ça.

  • ( variation confiance et sécurité)

    Je me souviens d’un voyage en bateau.  C’était ma première vraie expérience et pour la première fois, il y avait un grand vent, des vagues et aussi étrange que cela puisse paraître, parce que je ne connaissais rien à la mer, je ne savais pas si je devais avoir peur ou si je pouvais me sentir assez en sécurité pour oser le plaisir de cette intensité sur l’eau.  Mon repère a été le visage du capitaine.  Je voyais et je regardais la tempête dans ses yeux et j’ai pu, dans cette lecture de ce visage plein d’attention et de présence à ce que la mer sollicitait de lui, voir qu’il n’y avait pas de peur dans son regard.  Mon organisme s’est détendu. La sécurité que je sentais m’a permis de prendre un grand plaisir à l’intensité de cette expérience inconnue sur la mer, qui sans ce regard aurait provoqué sûrement une grosse peur.

    Dans la relation d’accompagnement, le capitaine qui a déjà fait le chemin devient un soutien à travers même ce qui peut paraître comme une tempête en dedans souvent parce que l’on se permet de sentir une intensité plus grande qu’à l’habitude, et qu’avec un soutien, on découvre en confiance, en osant sentir et ouvrir le corps à l’expérience plutôt que se contracter pour prendre la vague… 

    Quand on interprète une chanson, on est le capitaine qui a fait ses classes et qui est aux commandes de sa barque. Il invite le public à un voyage, même en haute mer !

  • J’ai souvent une image de ce que font les cours de chant et le travail sur le corps.  Quand j’étais jeune, la norme de voltage pour nos maisons était de 110 volt, si bien que lorsqu’on mettait la bouilloire en même temps que le grille-pain et bien les fusibles sautaient comme on disait.  Puis le 220 volt est devenu le nouveau standard.  J’ai l’impression par les cours de chant on a l’occasion refaire le filage pour pouvoir laisser circuler un voltage, une intensité plus grande dans le corps parce que la scène apporte une intensité nécessairement plus grande et que ça prend le filage dans le corps pour laisser passer avec fluidité et sécurité toute cette belle énergie et sans faire sauter les fusibles.  La scène c’est au moins du 220 volt !

  • (ou histoire du funambule)

    La première fois que j’ai entendu parler de tirer un fil c’est par une femme de théâtre Lise Vaillancourt.  Elle parlait en fait de trouver la tension juste du spectacle.

    Je me suis rendue compte que le seul terrain du chanteur, c’est le fil qui nous ramène au présent.  La scène est un exercice du moment présent.  Quand on se met à raconter, raconter exige une présence, exige un engagement, raconter exige que la personne soit là.

    Le fil, on commence à le voir, à le sentir, cette tension juste et il se rend jusque dans la salle quand on touche à cette dimension de justesse vis à vis de soi au départ et dans le confort de la connexion et la sécurité de notre instrument.

    Quand on a fait assez d’espace dans le corps pour en accepter les vagues sans en avoir peur, pour accepter la sensation, pour tolérer ce que fait un mot qui prend vie dans un corps et qui même souvent nous surprend…

    Ce n’est pas la tête qui décide et on s’en aperçoit comme émetteur et aussi comme récepteur.

    Suivre avec justesse la surprise du mot qui se fait chair…

    On disait dans la Genèse : Et le verbe s’est fait chair.  Je ne croyais pas au départ que l’on pouvait rencontrer cette parole dans le quotidien de notre métier….Et c’est pourtant ce qui se passe.

  • Il est vraiment intéressant de voir des gens qui sont toujours dans leur tête.  Ça se voit, ça s’entend et au lieu de dire le mot, ils disent l’idée du mot.  C’est visible c’est toujours moins d’énergie, moins vivant et surtout comme un obstacle à leur authenticité.

    J’avais l’image de la tour de contrôle qui se prend pour le pilote.  C’est le pilote qui sent dans ses mains, dans son corps ce que l’appareil traverse comme vents, comme turbulence, comme plaisir.  La tour de contrôle n’a aucune idée de ce qu’est conduire un avion.  Elle peut nous donner des indications du temps, des pistes ouvertes, du trajet et c’est totalement nécessaire, mais c’est bien le pilote qui sent l’appareil et c’est la même chose pour celui qui chante.  La sensation de chanter ne se passe pas dans la tête. C’est une expérience sensorielle, c’est une expérience physique qui nous touche et qui peut nous transformer.

  • J’ai souvent vu nos corps comme des territoires occupés.  Un jour une élève chantait mais il y avait une telle oppression au niveau de la gorge comme s’il y avait quelque chose dans le chemin.  Je lui ai demandé comment elle sentait sa gorge.

    Elle m’explique que jeune, elle était obligée de chanter dans une église avec sa famille très croyante et elle sentait encore l’obligation comme si sa gorge était un territoire occupé et pas libre du tout.

    En nommant sa famille, en disait tout haut qu’elle n’aimait pas cette position elle retrouvait sa gorge à elle son corps à elle et son droit de chanter à elle pour elle.

    On fait acte de libération toutes ces parties du corps retenues, restreintes, étouffées, infantilisées, contraintes, rapetissées….

    C’est un travail de libération des territoires occupés

Rejoignez-moi pour plus de details